J’évoquais le trouble qui m’habitait, et, avec moi, de manière évidente, une bonne partie de la salle, à entendre le point de vue décalé de certains participants, dont des inspecteurs généraux, lors du dernier PNF Lettres consacré aux évolutions de la lecture à l’heure du numérique. Tout est dans cet article.
J’évoquais aussi il y a peu la fracture qui, à mon sens, caractérise les difficultés de l’école à trouver sa place dans une société de plus en plus numérique… Tout se trouve dans cet autre article…
J’y désignais assez clairement l’encadrement comme le principal frein :
« Pour accélérer la pédagogie, pour la transformer radicalement, je cite « [pour faciliter] le passage d’une pédagogie magistrale à une pédagogie plus active, participative et collaborative », il ne faut pas avoir le pied enfoncé sur le frein. Or l’encadrement dans sa très grande majorité […est le principal frein] à l’innovation pédagogique numérique. »
Et je concluais :
« Il s’agit d’en faire [les cadres] de vrais pilotes du numérique, capable non d’accompagner mais de promouvoir le changement. On y verra alors plus clair. »
François Lermigeaux @lermigea, sur son blog « Séances numériques », dans un article récent qui laisse espérer une suite (chic !), tente de nuancer mes propos :
On pourrait nuancer, parce qu’il n’est pas rare de rencontrer des cadres de l’éducation nationale volontaristes et aux avant-postes pour amener leurs équipes à utiliser plus souvent les Tice. En revanche, cette politique n’est pas toujours motivée par une volonté de faire évoluer l’enseignement lui-même. […] On se préoccupe d’abord des équipements et pas assez de la pédagogie qu’ils doivent permettre – mais, ici encore nuançons, car les IPR tiennent souvent un discours qui aboutit aux Tice en commençant par une redéfinition des modalités d’apprentissage – voilà pour la nuance.
Derrière cette tentative de nuance, François Lermigeaux enfonce le clou… Les IPR (Inspecteurs pédagogiques régionaux, du 2nd degré) ne se préoccuperaient, pour la plupart d’entre eux, que du clinquant matériel ou superficiel des Tice et pas assez des apprentissages mis en question par ces dernières. La critique est sévère, mais juste…, plus sévère encore ce que j’avais indiqué.
Là où je supposais, sans en être certain, que les cadres, au premier rang desquels les inspecteurs, avaient pris conscience que l’intégration de ces technologies à l’enseignement jouaient un rôle positif et favorable aux apprentissages, François Lermigeaux semble penser, lui, que tous n’en sont pas encore capables.
Quant à leur engagement numérique, qu’il soit personnel, à titre privé ou professionnel, ou collectif (social, sociétal, hiérarchique…), il est très faible voire inexistant. Et là, c’est moi qui l’écris.
Du coup, cela va me permettre d’en dire un peu plus sur ce que j’entends par engagement numérique… comme sur les Tice ou la pédagogie « numérique ».
Bientôt.
Michel Guillou @michelguillou
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