Zaza, c’est Suzanne, ma petite-fille de deux mois et demi. Elle est jolie, très jolie, très intelligente aussi. C’est la troisième merveille du monde, avec le Ménez-Hom et IPv6.
Pourquoi nous parle-t-il de sa petite-fille, me direz-vous, fort à propos… C’est parce que j’ai passé une bonne partie de mon temps, figurez-vous !, comme d’autres il est vrai, à m’occuper de Suzanne et que cette dernière ne m’a laissé que très peu de temps pour écrire tous les articles que je m’étais promis de soumettre à votre réflexion sagace quoique engourdie des chaleurs estivales. Bref, je n’ai pas eu le temps.
Le clair-obscur et les autres
J’aurais aimé, par exemple, prendre un peu de temps pour revenir sur cet épisode tragi-comique des dernières élections que constitue le tweet ravageur de Mme Trierweiler. Non pas tant le tweet en lui-même qui ne présente guère d’intérêt mais les commentaires du microcosme qui ont suivi… Les gens qui s’y complaisent continuent à nous parler de la vie privée et de la vie publique comme du blanc et du noir, comme si, avec l’avènement du numérique, il ne s’était rien passé et que ces choses-là devaient être définitivement séparées… J’aimerais rappeler à tous, journalistes, donneurs de leçons en tous genres, apôtres du simplisme, l’existence des travaux de Dominique Cardon, par exemple, déjà plus tout récents…
Mais je n’ai pas eu le temps, non… La faute à Zaza !
Le bonnet d’âne
J’aurais aimé aussi prendre un peu de temps pour commenter plus longuement cet article de Macgénération. On y apprend, oh stupéfaction !, que la France est déjà le bonnet d’âne du haut débit. On n’espérait pas, non, être au niveau de la Corée du sud, mais apprendre que nous sommes distancés, et de loin, par tous les pays européens — la Tchéquie, l’Irlande, la Roumanie, la Hongrie, sans parler même de nos proches voisins, sont bien meilleurs que nous ! — est un vrai choc. Quand comprendra-t-on, en haut lieu, qu’il est temps d’unir nos forces, État, collectivités locales, opérateurs pour proposer aux entreprises, aux administrations, aux citoyens la possibilité d’accéder enfin à Internet à très haut débit ? C’est un investissement devenu maintenant obligatoire !
Il va de soi que ces performances minables ont des conséquences graves dans nos établissements scolaires qui sont les plus mal lotis en Europe. Au-delà de la méfiance congénitale — et forcément stupide — à l’encontre des réseaux sociaux et du web vidéo qui vaut, la plupart du temps, à Facebook, Youtube, Dailymotion, etc. mais aussi aux services audiovisuels éducatifs d’être censurés, car supposément consommateurs de trop de bande passante, c’est bien un enjeu fort qui nous est proposé de l’accès ouvert et neutre à un Internet à très haut débit. Il n’existe pas d’usage pédagogique numérique sans confort technique plein et durable. Ne jamais l’oublier !
Bon, j’aurais pu vous parler de tout ça s’il n’y avait pas eu Zaza…
Copier, c’est mal
J’ai retrouvé cet été un article assez édifiant dont j’aurais pu vous parler longuement. Il s’agit d’une longue réflexion sur le plagiat scolaire massif, ses conséquences et les solutions proposées à la communauté scolaire. Bon, je ne suis pas d’accord avec l’essentiel du propos mais là n’est pas le plus important car ce billet, qui mérite d’être lu, constitue une réflexion cohérente sur le sujet qui témoigne d’un certain mal-être du professeur.
Non, le plus incroyable, pour résoudre ces problèmes de plagiat, c’est que l’auteur de ce billet propose de faire venir en classe un policier ou un avocat pour en parler aux élèves ! Pourquoi pas l’ONU comme on me l’a suggéré sur Twitter ?
On sait déjà que ce sont souvent les infirmières scolaires qui prennent l’initiative d’actions d’éducation aux médias numériques et à l’Internet dans nos collèges et lycées. On sait aussi quelle action, souvent très dommageable voire nocive, exercent certaines officines privées qui viennent vendre aux parents et aux élèves la méfiance et la peur à l’égard de l’Internet. Quand tout cela va-t-il cesser ? Si Internet et les médias numériques modifient la donne en perturbant les modes d’accès aux savoirs ou d’appropriation de ces derniers, il s’agit dans tous les cas de problèmes hautement éducatifs dont ne peuvent en aucun cas se désintéresser les professeurs qui doivent les prendre en charge eux-mêmes, dans un premier temps.
Bon, j’aurais pu prendre du temps pour évoquer tout ça avec vous, mais il y avait Zaza…
À lire, sur le sujet du plagiat et de la copie, cet excellent article paru cet été : Et si Albrecht Dürer avait eu un Tumblr ?
Michel Guillou @michelguillou
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