C’est une impression curieuse et mitigée qui m’habite suite à la lecture du dernier billet d’un cuistre médiatique dont je ne vous donnerai ni le nom ni l’adresse de son site. Le malotru y déverse sa bile coutumière et ses insultes à l’encontre d’une nébuleuse incertaine de pédagogues qu’il identifie comme ses ennemis.
L’impression est curieuse en effet, car le billet est à la fois très drôle et très désespérant pour la même et unique raison : une outrance maladive. Je ne veux pas m’attarder à lire ça ni surtout à commenter trop.
Pourtant, parmi les joyeusetés déversées, on peut noter ces deux troublantes assertions :
« D’ailleurs, leur [les militants des Cahiers pédagogiques, cibles préférées du rustaud] investissement dans les nouvelles technologies [je vous fais grâce de quelques insultes glissées au sein de cette phrase] est significatif. »
On peut vanter […] les « nouvelles technologies », dont l’usage maquille aussi l’aridité intellectuelle de l’enseignant.
Curieux ! Très curieux ce sentiment qui se précise dans ces deux phrases dont on ne sait exactement s’il s’agit de fascination ou de répulsion — il n’y a pas loin de l’une à l’autre, le plus souvent ! Curieux aussi de se servir de ces technologies supposément nouvelles pour se moquer ainsi des usages que certains en feraient !
Qui voudra bien expliquer à ce monsieur qu’on changé de millénaire ? Qui voudra lui dire que ces technologies, celles auxquelles il semble faire référence ne sont plus nouvelles depuis longtemps ? Qui voudra bien lui expliquer — qui veut se dévouer ? — que les technologies dont il parle n’ont aucun intérêt hors les usages qu’on en fait ? Qui voudra expliquer à ce monsieur que la pertinence des dits usages dépend de celui qui les met en œuvre ?
À ce propos, et pour se rendre compte à quel point le quidam n’a rien compris, je le cite une autre et dernière fois :
Mais figurez-vous que c’est moi qui dicte à l’élève les mots-clés à taper dans le moteur de recherche pour arriver à la cible, pour l’excellente raison qu’ils ne le savent pas, et qu’ils pourraient sans doute y arriver en cinq minutes de tâtonnements — pour quoi faire ?
C’est vrai ! Sont-ils bêtes, ces élèves ! Chercher ne sert a rien, chercher n’a jamais servi à rien, mettre en œuvre une démarche de recherche par tâtonnements d’abord, méthodique ensuite, n’a jamais servi à rien !
On lit de ces choses de nos jours ! Les professeurs documentalistes doivent se retourner dans leur CDI (dit-on déjà 3C ?)…
Michel Guillou @michelguillou
Crédit photo : Marc Moana aka Marc Blieux via photopin cc
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