La liberté d’expression est décidément une chose trop précieuse pour ne pas faire l’objet d’un enseignement. On l’a encore vu aujourd’hui : oublier de la défendre, mettre un frein au rappel de ce qu’elle porte d’essentiel, de fondamental, c’est prêter le flanc aux obscurantistes et aux lâches, c’est leur permettre d’exister, de porter leurs messages d’intolérance et de mort.
Il ne faut jamais renoncer à l’enseigner, dans toutes les disciplines, et à tout mettre en œuvre pour en garantir l’exercice, en tous lieux, en toutes circonstances, à l’école comme ailleurs. Internet lui a ouvert les portes de l’universalité et c’est peut-être ce qui vaut aujourd’hui que des crétins ignares veuillent les assassiner, Internet et la liberté d’expression, comme ils ont assassiné ceux qui en usaient et à qui je pense très fort aujourd’hui.
La prochaine Semaine de la presse et des médias à l’école devra la célébrer, pour rendre l’hommage qui convient aux journalistes qui la défendaient.
Et il va nous falloir beaucoup de courage pour éteindre la haine qui sourd. Mais il va falloir. Il faudra.
Charlie, je t’aime.
Michel Guillou @michelguillou
[cite]
MOI AUSSI J’AI UN PLAN!
J’ai un plan pour un enseignement qui n’utilisera pas d’outils du tout, donc qui ne soulèvera pas des débats sur le « on n’a pas/plus les sous » ou le « les outils/matériels n’ont jamais fait la pédagogie.
1 enseigner la liberté d’expression, évidemment
2 Il faut en plus, en même temps que la liberté d’expression enseigner une de ses composantes, L’humour (cf http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2015/01/08/256-contre-la-barabarie-l-humour-a-l-ecole)
Un peu casse gueule
Il est temps déjà de faire des travaux pratiques. Sommes nous prêts à le faire? Relisez cet article https://www.culture-numerique.fr/?p=2049
3 L’amour (la vie affective et sexuelle)
Là ça fait peur (http://eduscol.education.fr/cid46864/education-sexualite.html) C’est le B2i de l’éducation à la vie affective et sexuelle, c’est le « pendant » des « dangers d’internet »
C’est tellement peu sexy, qu’on en cause moins que de numérique ou de codage. Un comble!
Quelques pistes: http://adosen-sante.com/spip.php?rubrique20 http://urlz.fr/1gbX
Là c’est franchement casse gueule
4 L’éducation aux médias. Là c’est pratique, c’est un peu fourre tout, on peut s’en tirer avec les honneurs.
Ne pas trop s’appesantir tout de même sur le traitement à chaud des événements et vers certaines dérives qui font que si tout continue ainsi, normalement vu le « nourrissage » permanent entre médias et « délinquances », la prochaine étape sera une diffusion en exclusivité de l’interview du « terroriste » enregistré 2h avant le drame mais diffusé quatre heures après pour des questions compréhensibles de déontologie et de respect du travail de la police. Il faudra penser à leur dire, à certains, que s’il y a une vie après la mort, par contre j’en suis sûr, il n’y a pas les chaines d’infos 24/24 là haut, donc pas possible de prendre plaisir à voir toute cette notoriété provoquée, et tous les effets produits sur toutes les chaines de la planète.
5 L’enseignement du fait religieux et de la laîcité(aie! pas taper!) Oui je sais ça date, 12 ans déjà… (http://www.education.gouv.fr/cid2025/l-enseignement-du-fait-religieux-dans-l-ecole-laique.html)
Alors là, franchement suicidaire par les temps qui courent. C’est comme un feu de forêt. L’éteindre au début, ça peut se faire, mais l’éteindre quand ça brûle de partout, et que le vent s’y met… C’est n’importe quoi
Non finalement Michel, je ne vois qu’une chose suffisamment économe, consensuelle, qui ne nécessite ni 1 ni 2 et encore moins 3,4,5
« Dès l’année 2015, pour la rentrée 2015-2016, déjà on va faire que dans les rythmes scolaires, on puisse apprendre ce que c’est que le codage, c’est-à-dire l’informatique, le numérique… sans qu’il n’y ait besoin d’un ordinateur » CQFD!
« Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir » . . . Je suis une vieille femme et quand du haut de la tour de mon grand âge je vois s’élever les courants de convection d’un échauffement social, je vois rougir les braises prêtes à s’enflammer, j’ai peur.
Mes intérêts résident très loin de laïcité et de religions, et pourtant je me sens le devoir d’exprimer ma pensée. Au-delà de la liberté d’expression à laquelle je souscris entièrement, l’école se doit de valoriser l’humain, rejeter l’élitisme et le bonnet d’âne. Tout comme la biodiversité assure la santé, la vitalité et la survie d’un écosystème, la diversité ethnique et culturelle assure la santé, la vitalité et la survie d’une société.
Le brassage culturel forme un bouillon de culture fertile. Voilà un constat scientifique à enseigner à nos enfants.
Je plussoie comme on dit aujourd’hui.