Quelques images pour se convaincre, s’il le fallait encore, que l’écriture cursive n’est rien d’autre qu’une commodité pour soi, un frein à la communication vers autrui et un moyen de sélection pour l’école. S’il est bien préférable d’écrire encore en script, il est aussi indispensable de commencer à apprendre à écrire avec un clavier, réel ou virtuel, et de se préparer pour de bon à d’autres modes de saisie, y compris oraux. Histoire de mieux s’attacher enfin au fond de ce que l’on écrit et aux enjeux de la publication…
Michel Guillou @michelguillou
Crédit photo : francisco.j.gonzalez, ggallezot, diffendale et Virtual Manuscript Library of Switzerland via photopin cc, Wikipédia
[cite]
Bravo pour l’agréable montage même si je suis en désaccord avec l’idée d’éliminer graduellement l’écriture manuelle, cursive ou script. Ma position : apprendre aux enfants uniquement l’écriture clavier favorise l’instruction stricto senso au détriment de l’éducation. En manipulant l’outil de sculpture, de dessin ou d’écriture l’individu laisse sa marque sur le produit issu de cette manipulation. La machine est une barrière entre l’individu et son message, car la machine interprète le message. Je conçois l’importance d’instruire l’élève contemporain à l’usage du clavier cependant pas au détriment de l’apprentissage de l’écriture manuelle.
Voilà pourquoi je suis partisan, pour un temps, de garder l’écriture scripte.
Cela dit, je ne vois rien d’impossible à sculpter, dessiner ou calligraphier sans avoir besoin d’écrire.
Merci pour la lecture.
Absolument d’accord avec vous ……
je suis gaucher (ex contrarié) avec 2 mains droites ………..
Le clavier et la dictée vocale ont libéré ma créativité rédactionnelle.
J’ai plus écrit en script qu’en « attaché » dans ma vie pour pouvoir être lu.
Le dessin et la peinture, comme le bricolage peuvent très bien aider à développer la motricité fine. Montessori et consorts le démontrent depuis plus de 100 ans ;-)
Je suis sensible au pauvre gaucher et l’écriture script me convient. Par contre je suis contre un enseignement qui rejete toute forme d’écriture manuelle. J’aime conserver mon indépendance devant la machine et savoir écrire sans elle.
Pour ma part, j’aimerais bien continuer à écrire à la main mais… je ne sais plus, je ne peux plus.
Il n’y a que mon médecin qui me voit encore écrire quand je lui fais un chèque.
À Michel, votre humour est rafraîchissant. Il bat toute machine produisant de l’air mécanisé.
Enseignante en collège, je voudrais bien que mes élèves n’écrivent qu’en écriture scripte, car certains élèves ont une maîtrise catastrophique de l’écriture cursive…Seulement quand je pose naïvement la question à mes collègues professeurs des écoles, je reçois toujours la même réponse: il faut garder » l’exception cuturelle française » ou « l’élève écrit plus vite en cursive « …impossible d’aller plus loin dans la discussion…
Bonjour,
De fait, quand vous écrivez en cursive, vous allez généralement plus vite qu’en script. Historiquement, l’écriture cursive s’accommode davantage d’abréviations par ailleurs (une boucle en fin de mot prend la place d’une lettre par exemple).
Dans le montage d’images que vous présentez, je vois surtout du script (texte grec par exemple), voulez-vous montrer que c’est plus facile à lire que la cursive ? En réalité, une ligne cursive médiévale sera souvent plus facile à déchiffrer qu’une inscription latine sans espaces ou une inscription grecque boustrophédon, mais en script…
Je ne vois pas trop le propos, là.
Il y a en théorie un continuum entre la cursive et la calligraphie (la cursive étant le degré zéro de la calligraphie). L’élève en écrivant ou a fortiori en peignant apprend à conformer sa pensée, son poignet, sa respiration et à mon avis, c’est un apprentissage qui restera important.
Cordialement,
Merci du commentaire.
Il y a deux textes grecs, celui qui est gravé de belles antiques dans le marbre et celui, juste en-dessous, écrit de manière cursive sur du papyrus. Le texte suivant, cursif lui aussi, est du latin.
Ce que je tente de montrer, c’est que, de fait, une écriture cursive, d’ailleurs pleine d’abréviations et de ligatures, comme vous le mentionnez fort justement, est d’abord une écriture commode pour soi. C’est l’écriture des sages, des écrivains, qui savent bien que leur texte n’est pas fait pour être relu sous cette forme. Ce n’est pas une écriture pour communiquer, pour échanger, pour faire savoir.
Dans ce cas-là, on imprime, on a toujours imprimé, au plomb avant, maintenant grâce aux machines numériques, avec des lettres d’une grande beauté et parfaitement lisibles.
Quant à conformer sa pensée aux mouvements de la main ou des doigts, il y a plein d’autres activités artistiques pour l’exercer…
J’appuie Belveze lorsqu’il affirme que l’écriture cursive est un apprentissage qui devrait demeurer important. J’accepte toutefois une généralisation de l’écriture script. Peut-être éventuellement l’écriture cursive deviendra-t-elle une forme d’expression artistique utilsée par quelques « happy few », tout comme les langues anciennes qui autrefois formaient la base d’une formation classique ne sont plus enseignée que dans des classes spécialisées. Qui sait!
« Peut-être éventuellement l’écriture cursive deviendra-t-elle une forme d’expression artistique utilisée par quelques « happy few », tout comme les langues anciennes qui autrefois formaient la base d’une formation classique ne sont plus enseignée que dans des classes spécialisées. Qui sait! »
>>> +1 !
Le problème que je vois dans cette sélection est qu’il s’agit d’écritures de supports, d’époques et d’usages très divers : comptabilité, texte religieux, acte notarié, littéraire, politiques (je présume pour le premier) et d’autres encore peut-être que je ne reconnais pas. Sans considérer l’enjeu de communication « d’image » (politique) que possèdent certaines (l’exemple de l’écrit religieux et du politique).
Comment comparer toutes ces écritures entre-elles d’une part, et à la simple cursive que nous pratiquons aujourd’hui ? ça n’a pas de sens selon moi.
> Quant à conformer sa pensée aux mouvements de la main ou des doigts, il y a plein d’autres activités artistiques pour l’exercer…
Lesquelles ? Le dessin d’observation à l’heure des appareils photos ? Et quand bien même, le problème n’est pas là, il est dans le fait de pouvoir faire profiter ou enseigner cette micro-motricité au plus grand nombre, par le biais de l’éducation. Et ce n’est pas une activité artistique à la marge qui permettra d’y parvenir.
Quant à l’écriture scripte, c’est une fumisterie : d’une part elle est clairement plus lente que la cursive, et si l’on s’en sert pour que les devoirs des jeunes soient simplement plus lisibles pour les enseignants, autant directement passer au clavier.
Ce n’est pas la cursive qui est une « commodité pour soi », c’est tout simplement l’écriture sur une feuille de papier désormais, scripte ou cursive.
Il n’y a rien à apprendre dans la grossière cursive de l’avant-dernier exemple, qui mélange capitales et bas de casse par ailleurs, mais ça, c’est une autre histoire :-)
L’avant-dernier exemple est de l’écriture scripte.
Oui, mon clavier a fourché :-) C’est bien ce que je voulais dire et la remarque est inchangée.
Il n’y a rien de plus beau qu’un mot doux écrit en écriture cursive!! Rien à voir avec le script. Dommage que l’exemple en script comporte une faute d’orthographe.
C’est dommageable de constater que l’uniformisation culturelle et sociale se met en route dès le plus jeune âge. Remettre en question l’écriture manuscrite… c’est remettre en question le développement de la personnalité, de la singularité de l’individu. L’écriture, et non la « tape » sur un clavier, est un apprentissage fondamental pour le cerveau de l’enfant et de l’adulte de demain. Elle soutient certains aspects du développement moteur, cognitif et personnel de l’enfant. Assurément, celle-ci a des effets sur la motricité, la mémoire (capacité cognitive), et l’apprentissage de la concentration chez l’enfant. Remplacer l’apprentissage de l’écriture manuscrite par l’écriture numérique reviendrait à limiter les outils disponibles de l’enfant et de l’adulte en devenir. Cette nouvelle génération apprendrait donc à écrire par le biais d’un clavier ou d’autres outils numériques, et la génération suivante utilisera-t-elle la reconnaissance vocale au détriment de l’écriture? Comme le dit si bien le linguiste, Alain Bentolila, « C’est l’humain qui fait la pédagogie, et non pas la machine. »
On a évidemment besoin d’un linguiste pour avoir besoin d’entendre de tels truismes éculés…
Cela dit, je pense que vous n’avez pas bien lu ni les autres billets de mon blogue qui disent la même chose que votre sommité linguistique ni l’article en référence, ni même les commentaires qui ont suivi.
Cher ami,
Même si vous m’ètes inconnu . . .
Oui pour l’humain dans l’expression de ses failles, ses faiblesses, mais son soi.
Voir mon tweet d’il y a quelques jours qui exprime l
Importance pour de développement de l’enfant de
L’usage du cursif.