Le baccalauréat se termine. Sur les portes des lycées, on affiche les résultats qui vont faire beaucoup d’heureux, quelques malheureux et d’autres qui peuvent encore espérer, après l’oral de rattrapage, rejoindre la congrégation des élus.
Savez-vous, heureux bacheliers, que c’était la dernière occasion pour vous de vous servir d’un stylo pour écrire ? Savez-vous que vous pouvez, pour l’été qui vient et pour la vie future, ranger soigneusement pour la postérité et les montrer, plus tard, à vos enfants, tous ces stylographes de toutes les couleurs que vous transportiez jusque là dans cette si jolie trousse ?
À l’université ? Il y a toutes les chances du monde que les professeurs exigent de vous, étudiants, que vous rendiez vos rapports, devoirs, comptes rendus sous forme dématérialisée, sur l’espace en ligne réservé à cet effet ! Rares sont ceux d’entre ces professeurs qui tolèrent encore, dans certaines spécialités — et ce ne sont pas obligatoirement des enseignements littéraires —, qu’on puisse rendre son travail sous forme manuscrite ! Et si vous voulez vous faire bien voir et qu’on accorde un peu plus de temps et de considération à ce que vous avez produit, il vaut mieux et de loin utiliser la forme numérique, qui conviendra d’ailleurs bien mieux à votre imagination et à vos productions sonores ou faites d’images fixes ou animées.
Au travail, dans les entreprises ou les services ? Il y a aussi bien longtemps que ces secteurs de l’économie ont fait leur mutation numérique. Il y a, là aussi, de fortes chances qu’on vous rie au nez si vous rendez ce rapport tant attendu bien écrit à la plume, avec des pleins et des déliés ! Et qu’on vous le fasse refaire. Oh ! on tolère bien de temps en temps, dans les réunions, que vous sortiez un joli petit calepin pour y glisser quelques notes manuscrites. Ça peut faire tout de suite plus sérieux. Mais n’en abusez pas et apprenez à vous servir de la tablette qu’on vous a confiée pour la saisie des notes, cela montrera votre engagement dans l’entreprise et le numérique. Et puis, ce sera tellement plus facile à partager avec vos collègues !
Dans la vie de tous les jours ? Pour remplir votre déclaration d’impôts, payer une amende pour vitesse excessive, demander un extrait de l’acte de naissance… que sais-je ? Tout ça se fait en ligne maintenant, de manière complètement automatisée. Ne sortez pas vos lettres et vos timbres, vous n’en aurez pas besoin.
C’est fini, vous dit-on !
Oh, c’est vrai, ça ferait tellement plaisir, cet été, à votre vieille tante de recevoir une carte postale de votre lieu de vacances ! Oh, c’est vrai, ça fait tellement plaisir à votre médecin que vous lui fassiez un chèque avec la somme bien écrite à la main !
Gardez donc un stylo pour ce faire. Et rangez tout le reste…
Ah non, ne le rangez pas tout de suite, en fait. Gardez-le encore un peu, des fois que vous souhaitiez devenir professeur. Dans vingt ans, il vous faudra corriger les copies du bac ! En rouge, s’il vous plaît.
Michel Guillou @michelguillou
photo credit: OliBac via photopin cc
Le tout numérique est encore un fantasme, et je doute qu’il devienne réalité un jour.
J’ai beau taper tous les jours sur le clavier d’un ordinateur à la main depuis l’enfance, au point d’écrire par ce biais plus vite que je ne réfléchis, l’écriture manuscrite reste encore très utile.
Tout à l’heure, encore, j’étais à une réunion où j’ai sorti mon bloc-notes et un stylo. Ce n’est pas tant pour prendre des notes pour les relire plus tard. Une manière personnelle, avant tout, de m’aider à mémoriser ce qui est dit.
A cette réunion, on m’a demandé de remplir divers papiers à la main. Certes, là, ça aurait pu se faire de manière numérique. Mais je ne suis pas certain que la relative complexité de la chose soit aussi bien maîtrisée que la gestion d’une simple suite bureautique visant à imprimer un formulaire qui ne sera jamais informatisé.
Pour autant, le numérique ne se limite pas au clavier : je dicte bien, régulièrement, diverses instructions à mon téléphone. Toutefois, j’écris souvent avec un stylet sur ma tablette. Et, malgré mon écriture indéchiffrable, elle arrive même à me comprendre.
Bref, je ne pense pas que ce soit la dernière fois que les bacheliers aient écrit avec un stylo sur une feuille de papier. Outre durant leurs études (où ils auront peut-être encore à passer des examens surveillés), ils auront encore longtemps à maîtriser l’écriture manuscrite. On a beau croire l’informatique omniprésente, il y a des gestes plus intuitifs avec des objets simples. Certes, de moins en moins avec le temps.
Plutôt triste comme constat. Enfin l’écriture manuscrite sera bientôt réservée à « l’Élite » -ou se prétendant telle- ce qui permettra encore de distinguer les nantis de la masse prolétaire juste capable de taper sur un clavier. Retour vers les classes médiévales finalement oû seuls les riches savaient écrire. Quel « progrès » en effet que de perdre encore une marque qui fait sue l’on est Soi -son écriture…
Et puis ce que ce sera drôle quand l’électricité venant à manquer, nul ne saura plus écrire…
Affligeant le ton guilleret de cet article, quoiqu’il en soit.
Sans parler de la volatilité des supports informatiques… Mon mémoire de Maîtrise écrit sous Win 3.1 avec Amipro de Lotus et « sauvé » sur disquettes 1.4 Mo est désormzis illisible pour quiconque..
Le Progrès, on vous dit !
Truffes !
Vous parlez de cette écriture manuscrite qui était justement déjà réservée à l’élite et seulement pratiquée par ces nuées de moines copistes mis au chômage par l’imprimerie ?
Oui, je le disais clairement.
Il semble que non seulement l’écriture se perde mais la lecture et son intelligence (intellegere : lire entre/parmi) aussi.
Progrès.
Vous ignorez visiblement les bases de l’histoire ce qui est très irritant.
Après la fin de l’Empire romain (+476) et donc de son Administration (européenne coloniale) seule l’Eglise a conservé textes et savoirs, dont l’écriture. Conservés pendant pkusieurs siècles, elke ne réapparait dans la société civile sue vers +700-800 après 4 siècles. Les moines (copistes sauvant des textes) ouvrent petit à petit écoles et autres et l’écriture revient alors vers le peuple, des riches essentiellement.
Mais les moines étaient une élite intellectuelle par force.
Plus tard effectivement seuls les pkus riches purent s’offrir ce luxe de savoir lire et écrire. La Révokution enfin créera l’EducNat et offrira à chacun la pissibilité d’y accéder.
Et c’est cet avsuis de 89 sue la prétenfue révokution numérique, en fait dictature technologique va remettre en question, sous les applaudissements des benêts technovores.
Belle réussite !
Et beau retour en force des dictatures de tous bords,ecclésiastiques politiques, économiques, oligarchiques. Progrès !!!
(Corrigé de mes fautes)
Vous ignorez visiblement les bases de l’histoire ce qui est très irritant.
Après la fin de l’Empire romain (+476) et donc de son Administration (européenne coloniale) seule l’Eglise a conservé textes et savoirs, dont l’écriture. Conservés pendant plusieurs siècles, elle ne réapparait dans la société civile que vers +700-800 après 4 siècles obscurs. Les moines (copistes sauvant des textes) ouvrent petit à petit écoles et autres et l’écriture revient alors vers le peuple, des plus riches essentiellement.
Mais les moines étaient une élite intellectuelle par force.avec tous les travers que l’on connait (choix,censure,etc.)
Plus tard effectivement seuls les plus riches purent s’offrir ce luxe de savoir lire et écrire. La Révolution enfin créera l’EducNat et offrira à chacun la possibilité d’y accéder plus encore au 19ème.
Et c’est cet acquis de 89 sue la prétendue révolution numérique, en fait dictature technologique va remettre en question, sous les applaudissements des benêts technovores.
Belle réussite !
Et beau retour en force des dictatures de tous bords,ecclésiastiques politiques, économiques, oligarchiques. Progrès !!!
Mais là plus personne pour prendre le relais des copistes du IX siècle. Puisqu’on aura Facebook, hein, tout va bien !
Plume et papier sont des supports qui ne viendront jamais à manquer, eux ?
A l’époque des disquettes, on avait l’habitude de présenter les mémoires sous forme papier. Pourquoi avoir détruit cette version ? Qui plus est, le support magnétique étant faillible (tout comme l’est le papier, et ce ne sont pas les inondations de la Bibliothèque nationale qui me contrediront), voire même limité en durée, les copies de sauvegarde sont de rigueur. Que ce soit il y a 20 ans ou aujourd’hui.
Bref, je ne vois là aucun argument sérieux en faveur de l’écriture manuscrite par rapport aux solutions numériques.
J’ai bien entendu un exemplaire papier. Justement seul toujours lisible.
Vous comprenez difficilement,non ?
Plumes et papiers n’ont en tout cas jamais manqué pendant 2000 ans.
Votre iBidule a un lecteur de disquettes ?Votre PC lit les cartes mémoire de 2002 ?
L’électricité est TOUJOURS là ?
SERA toujours là ?
Permettez que j’en doute. Un peu.
Plumes et papiers n’ont en tout cas jamais manqué pendant 2000 ans.
Votre iBidule a un lecteur de disquettes ?Votre PC lit les cartes mémoire de 2002 ?
L’électricité est TOUJOURS là ?
SERA toujours là ?
Permettez que j’en doute. Un peu.
PS Vous travaillez chez Microsoft ou Apple ?
Un tel acharnement…
Notez les superbes phAuTeS de frappe dans mon texte dues au clavier virtuel pitoyable des iBidule de la Pomme … Croyez-vous qu’armé de mon vieux Schaeffer de calligraphie j’en aurais fait de telles ?
CQFD
Mauvais outil, changer d’outil. Ou mauvaise maîtrise de l’outil.
Le mien, d’accessoire numérique, me propose plusieurs claviers différents, que j’ai choisis parmi des dizaines d’autres disponibles, dont le T9, le clavier AZERTY classique, ou encore Swype, l’écriture manuscrite (scripturale, avec un doigt ou un stylet), et même la reconnaissance vocale (le tout en multilingue).
« Calligraphie » ?
Mon médecin imprime ses ordonnance saisies sur ordinateur. Je lui suis éternellement reconnaissant.
Le numérique a de nombreux défauts, mais ce ne sont pas ces arguments-là qui défendront sérieusement l’écriture manuscrite.
Oui, c’est merveilleux.
Plus besoin d’apprendre.
Plus besoin de l’identité égotique de son écriture à soi.
Plus besoin de la beauté de l’écriture (calligraphie)
Progrès.
Tous avec le même I de imbéciles. Tous pareils. Tous « égaux ».
Enfin !
Merveilleux vraiment. Vous utilisez souvent le clavier thaï ou birman ?
Quand à la traduction, l’IA et autres balivernes, les essayer c’est se précipiter dans un gouffre de sottises linguistiques infinies… Google Trad par exemple m’offre des séances de poilade infinies aussi…
Par contre j’ai trouvé entre des poutres d’une vieille bâtisse provencale un texte sur parchemin du xvème ou xvième parfaitement conservé et lisible. Sed in latina lingua …
Tiens il s’est tû ?
Qui lira vos disquettes dans 500 ans quand 20 ans après leur création plus personne ne les lit ?
Vos CD déjà illisibles ? Vos clé USB volatiles ?
Mais y-aurait-il à lire d’ailleurs sinon ces élucubrarions technoïdes attardées et déjà révolues ?
Expertise en cours ce parchemin est entre le VIII et le X siècle.
Les disquettes oubliées entre tuiles et poutres dans 1200 ans. Wouarf !
Bonjour,
C’est vrai que l’écriture manuscrite est de plus en plus rare dans notre quotidien. Je trouve cependant qu’elle reste encore inégalée sur un point : lorsqu’on est dans un processus de réflexion (voire de création), par exemple lorsqu’on cherche à résoudre un problème de nature scientifique, lorsqu’on cherche à synthétiser un cours en essayant de faire des classifications etc. etc.
Dans ce type de cas, pour ma part, j’ai besoin de gribouiller des schémas avec un crayon sur du bon vieux papier. Un jour on disposera très probablement d’outils numériques permettant de faire cela avec autant de confort que le papier/crayon, mais pour l’instant, même avec les tablettes, je trouve qu’on est loin du compte.
En poste depuis deux ans, c’est vrai que je n’ai plus tellement l’habitude de sortir le stylo. Et quand il faut, c’est difficile. Bonjour les courbatures ;-)
L’écriture manuscrite reste inégalée et inégalable sur UN point : dans srs lettres que l’on trace de SA MAIN c’est son corps, animé par SON esprit. Chacun des possessifs renvoyant à chacun, à SOI dans tout ce qu’il a d’unisue, de beau, d’imparfait, d’humain.
Et c’est tout cela que l’écriture d’abord raconte, par delà les mots, avec ces mouvements, ses appuy3s, ses échappées, ses défauts, sa danse inscrite sur de la matiëre. Une main qui écrit c’est un petit corps sui danse.
Et c’est ÇA Qu’il faut tuer.
Supprimer l’écriture manuscrite est assez facilement assimilable à un crime contre l’humanité.
Car les animaux ont le langage, le rire, l’outil, le rite même. Nul n’a l’écriture, ce jet du soi dans une matière du monde (papier,bois,papyrus,terre cuite, métal, tissus, feuilles séchées, bambou, os, sable…)
Mais bien sûr j’exagère.
Tous les fascismes ont voulu tuer l’écriture.
Et ce n’est pas parce qu’il est numérique que le fascisme du XXI siècle n’est pas un fascisme.